Quelles différences, quelles conséquences ?

La saveur acide, l’acidité et l’acidification produites par les aliments sont des paramètres à prendre en compte pour choisir une alimentation équilibrée, source de plaisir et de bonne santé.

L’équilibre, notre organisme le recherche en permanence et à tous les niveaux. L’équilibre acido-basique est particulièrement contrôlé pour éviter les effets néfastes d’un excès d’acidité.

La saveur acide

Lors de la dégustation, de nombreuses sensations sont perçues et notamment les saveurs. Elles sont détectées grâces à de nombreux capteurs localisés dans les papilles gustatives réparties sur la langue. La saveur acide est plus ou moins intense selon la concentration en acides organiques dans les aliments. Elle peut être diminuée par l’interaction avec d’autres saveurs comme le sucré et le salé. Par exemple, l’acidité des fruits est moins perceptible quand ils sont à maturité avec une saveur sucrée qui a tendance à dominer.

Les aliments les plus acides gustativement ne sont pas ceux qui créeront le plus d’acidification dans le corps humain !

L’acidité du système digestif

Dans l’estomac, l’acidité est normale et indispensable. Elle permet de désorganiser les protéines pour faciliter l’action des enzymes spécialisées et libérer les acides aminés qui les composent. L’estomac supporte très bien l’acidité car il est protégé par une couche de mucus !

Parfois, l’acidité crée des sensations très désagréables si elle remonte dans l’œsophage qui ne possède pas de protection. C’est une des conséquences du reflux gastro-œsophagien.

L’acidification dans l’organisme

L’équilibre acido-basique, mesuré grâce au pH, est très sérieusement surveillé et régulé dans le corps humain. L’excès d’acidité perturbe l’activité des enzymes et favorise le vieillissement prématuré. Il augmente les risques de maladies chroniques, d’inflammation, de déminéralisation, d’arthrite… Pour préserver santé et vitalité, il faut absolument éviter l’acidification !

En cas de traitement contre le cancer, l’acidification est amplifiée et la limiter est encore plus indispensable.

Pour mieux comprendre…

Le corps maintient constamment son équilibre acido-basique, grâce à des systèmes de régulation très performants, dont les poumons et les reins font partie. Lorsque l’organisme reçoit assez d’oxygène, l’oxydation métabolique permet de produire suffisamment d’énergie pour garantir le bon fonctionnement des cellules.

En cas d’excès d’acides, les ions hydrogène (H+) se combinent avec l’oxygène pour former des molécules d’eau. Ainsi, l’oxygène est moins disponible et cela induit un mauvais fonctionnement des cellules associé à un vieillissement prématuré et un plus grand risque de maladies.

Le pH normal du sang est de 7,4. Si le pH diminue suite à un excès d’acidité, pour le maintenir alcalin, il va être nécessaire de déposer des substances acides dans les tissus et les articulations. Cela induit la dégénérescence puis la mort des cellules et un état d’inflammation générale.

Les aliments riches en phosphore et en soufre, éléments présents dans les protéines, libèrent de l’acide phosphorique et de l’acide sulfurique qui augmentent l’acidité. L’organisme produit également des déchets acides. Pour neutraliser ces acides, ils peuvent s’associer avec des molécules neutralisantes comme le carbonate de calcium des os et des dents, le magnésium des os ou le potassium des muscles mais, à la longue, cela crée un état de déminéralisation.

Effet acidifiant ou basifiant des aliments

Il est évalué par l’indice PRAL (Potential Renal Acid Load) qui mesure la charge rénale acide potentielle d’un aliment.

Le pouvoir acidifiant ou basifiant d’un aliment dépend essentiellement de trois facteurs :

Les minéraux acidifiants sont le chlore, le soufre et le phosphore car ils peuvent former, respectivement, de l’acide chlorhydrique, sulfurique et phosphorique. Les aliments d’origine animale contiennent beaucoup de phosphore et les protéines des céréales sont riches en soufre.

Les minéraux basifiants sont le potassium, le calcium, le magnésium et le sodium. Les végétaux sont riches en ces minéraux.

Impact de l’alimentation

L’essentiel est d’avoir une alimentation suffisamment variée pour trouver un bon équilibre entre les aliments acidifiants et basifiants.

 Astuces

• Plus les aliments sont raffinés et transformés plus leur effet est acidifiant
• Plus les fruits et légumes sont à maturité, plus ils sont basifiants
• Un aliment au goût très acide n’est pas forcément acidifiant
• Plus la digestion est longue et laborieuse, plus elle produit d’acidité
• La germination des céréales les rend moins acidifiantes

Il n’est pas nécessaire de bannir les aliments acidifiants mais il faut compenser leur effet par la consommation d’aliments basifiants.

L’alimentation, pas seule en cause

Le stress, la pollution, la sédentarité ou le sport à haute dose sont autant de facteurs qui favorisent l’acidification. Il faut agir sur tous les fronts pour la réduire !

Conseils pour limiter l’acidification

• Manger dans le calme en mastiquant bien
• Activité physique régulière et dans la nature si possible
• Eviter la sédentarité et l’excès de sport
• Hydratation suffisante en buvant surtout entre les repas
• Relaxation et sommeil réparateur
• Eviter le stress et le coucher tardif

L’excès d’acidité est souvent associé à une forte oxydation donc privilégier encore plus une alimentation et des comportements anti-oxydants.

Emmanuelle Rallet